martes

BECAUD "L´ABSENT"


Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami
L'ami qui tous les soirs venait à cette table
Et qui ne viendra plus, la mort est misérable
Qui poignarde le cœur et qui te déconstruit
Il avait dit un jour, "Lorsque je m'en irai"
"Vers les lointains pays au-delà de la Terre"
"Vous ne pleurerez pas, vous lèverez vos verres"
"Et vous boirez pour moi, à mon éternité"
Dans le creux de mes nuits, bien sûr, je voudrais bien
Boire à son souvenir pour lui rester fidèle
Mais j'ai trop de chagrin et sa voix qui m'appelle
Se plante comme un clou dans le creux de ma main
Alors, je reste là au bord de mon passé
Silencieux et vaincu, pendant que sa voix passe
Et j'écoute la vie s'installer à sa place
Sa place qui pourtant demeure abandonnée
La vie de chaque jour aux minuscules joies
Veut remplir à tout prix le vide de l'absence
Mais elle ne pourra pas, avec ses manigances
Me prendre mon ami pour la seconde fois
Elle est lourde à porter, hein, l'absence de l'ami
Elle est lourde à porter l'absence de l'ami

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